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Le Grand Jeu



Soyons clair : c’était bien.



Présentation


Le Grand Jeu est un biopic d’environ 2h inspiré de la vie de Molly Bloom, scénarisé et réalisé par Aaron Sorkin, surtout connu pour son travail de scénariste notamment avec A. Few Good Men, The Social Network ou Steve Jobs. C’est son premier long métrage et c’est réussi (vraiment réussi si vous n’aviez toujours pas saisi). Le casting est bon avec Jessica Chastain en tête d’affiche, Idris Elba, Kevin Costner et Michael Cera entre autres pour l’accompagner. Désolée pour ces seconds rôles mais ils ne servent vraiment que d’accompagnement à Jessica Chastain qui domine toutes les scènes où elle apparaît. On n’en attendait pas moins pour un film réalisé par un expert du biopic tel que Sorkin. Le film suit le destin de Molly depuis Los Angeles lors de son année sabbatique jusqu’à son procès en 2014 pour organisation de parties de poker clandestines.




Scénario et personnages


On pourrait facilement séparer le film en deux parties, la première servant à montrer son ascension dans le monde du jeu et la dernière heure du film explicitant sa chute.


Cette première partie est haletante, prenante par l’enchaînement des scènes et la multiplication des personnages. On suit Molly sur trois ans en à peine trente minutes, cela n’empêchant pas d’avoir des personnages construits et cohérents. Le film joue sur notre soif d’argent et de jeu, le poker restant le thème principal. Si vous ne maîtrisez pas le poker (ce à quoi vous devriez remédier dès à présent) alors oui, vous passerez quelques minutes devant des cartes retournées et des jetons qui changent de mains sans rien y comprendre, mais selon moi cela ne vous privera pas de l’adrénaline et de la tension créées par les personnages et le délicieux sarcasme de Molly à l’égard des joueurs. Avec un personnage principal sensuel et aguicheur sans tomber dans le racoleur, Molly Bloom est irrésistible et juste assez froide pour être un personnage réaliste, avec des ambitions débordantes et une colère envers les hommes de pouvoir plus que plausible. Idris Elba, en tant qu’avocat, tient très bien tête à Molly, avec un côté légèrement paternaliste relevant plus de la gentillesse que de la misogynie. Michael Cera jouant le joueur X présent dans la première partie est tout aussi bon, avec une attitude désinvolte et un réel goût du jeu.



Pour parler plus précisément de la seconde partie du film, on y voit Molly à New York, droguée à souhait, organisant des parties de poker pour des stars fauchées et la mafia russe. Tristement véridique, on voit le personnage principal perdre pied tout en essayant de sauver sa fierté. Les dialogues ne perdent rien de leur ironie mais les personnages entourant Molly deviennent plus sombres et jouent sur ce ralentissement du scénario voulu et maîtrisé par le réalisateur. La fin n’est pas transcendante, légèrement moralisatrice et en dessous de ce que le film a montré précédemment. La relation entre Molly et son père y est décortiquée sans forcément beaucoup d’intérêt.



Réalisation


En ce qui concerne la réalisation, je ne m’attendais pas à quelque chose d’extraordinaire étant donné que Sorkin réalise son premier film, mais j’ai été agréablement surprise. Les plans sont beaux, souvent très rapprochés des personnages avec peu de plans larges ou de jeux de plongée et contre-plongée. Cependant on voit une certaine habilité à filmer les mains et les cartes durant les parties, notamment plusieurs scènes avec des rajouts de cartes en images de synthèse pour expliquer les détails du jeu.


La majeure partie du temps, la caméra suit Molly, rares sont les plans se ciblant sur d’autres personnages et cela joue sur notre attachement à l’héroïne.


Pour ce qui est des couleurs, il y a peu de prise de risque. Les parties se déroulent dans des ambiances rouges et dorées, ces tons chauds renforcent la sensualité de Molly et le côté excitant du jeu en lui-même. Hormis de rares lumières bleues ou blanches dans les scènes violentes, le film concentre surtout ses couleurs sur les teintes classiques retrouvées dans les casinos. Elles accompagnent les scènes au même titre que la musique accompagne les moments intenses du film sans voler la place des dialogues, partie plus qu’essentielle au long métrage.



Au risque de me répéter, ce film était vraiment bien. Prenant et dynamique, sans intrigue romantique bancale ou moments volontairement larmoyants, Le Grand Jeu joue sur notre humanité et cette avidité de scandale que l’on possède tous. Non il ne révolutionnera pas le cinéma en 2018 mais Sorkin aura su réussir son premier film sur le poker, l’argent, la drogue et l’alcool sans tomber dans les clichés.



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