17h au Jardin Vauban
Mercredi, 17h, le soleil perce les nuages au jardin Vauban en cet après-midi d’hiver. Classé monument historique, cet espace de verdure au nord-ouest de Lille comporte à la fois un zoo et des loisirs pour enfants. Il est adjacent au parc de la Citadelle et est traversé par le canal de la Deûle. À notre étonnement, le jardin est plutôt calme malgré la présence de joggeurs et de quelques familles.
En flânant le long du quai, nous apercevons Angelika. Emmitouflée dans un manteau de fourrure, bonnet sur la tête, cette jeune femme, seule, attire notre attention. Nous décelons un accent étranger lorsqu’elle accepte de répondre à nos questions avec enthousiasme.
Tchèque d’origine, c’est dans le quartier Bois-Blancs de Lille qu’Angelika a choisi de s’installer, « parce que c’est joli ». Lorsque nous abordons le sujet de sa vie professionnelle, la jeune trentenaire, gênée, nous apprend qu’elle est actuellement au chômage. Ancienne assistante tutélaire, le travail est selon elle primordial pour avoir une vie sociale épanouie. Angelika aime rester entourée, et c’est tout naturellement qu’elle nous répond « la bonté des gens » à la question de ce en quoi elle croit.
Quand on lui demande de nous parler d’une actualité récente, elle prend un temps de réflexion, paraissant ne pas beaucoup suivre les informations. Angelika finit par évoquer un débat qu’elle a entendu à la radio sur le prolongement des congés paternité. Touchée, elle nous donne son opinion favorable : « 11 jours pour un jeune papa c’est pas assez ». Concernant la culture, Angelika nous dit tout de suite y être intéressée, plus particulièrement à celle d’origine russe. Elle choisit de nous citer sa lecture du moment, Les frères Karamazov de Dostoïevski, un roman relevant de thèmes philosophiques et existentiels tels que Dieu, le libre arbitre ou la moralité.
À la question « Comment vous voyez-vous dans dix ans ? », Angelika nous répond qu’elle préfère ne pas se projeter concernant sa carrière professionnelle. En revanche, elle ajoute qu’elle s’imaginerait bien mère d’une famille de deux ou trois enfants. Notre conversation se termine par un honorable message de la jeune femme : « croire en soi-même, en ses compétences, et ne pas faire trop attention à ce que les autres vous disent ». À méditer.
C’est à travers les allées du jardin Vauban que nous avons rencontré Angelika, jeune trentenaire à l’air malicieux et pleine de bienfaisance. Dépourvue de préjugés, elle préfère se laisser surprendre par la vie et saisir les opportunités qu’elle lui offre.